Histoire d‘Orphin

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Histoire d‘Orphin, d’après Mr Pulchérie Huteau , instituteur à l'école d'Orphin, rédigée le 31 août 1899.

Le nom Orphin viendrait du germanique Ulfin, dans lequel ULF signifie Loup. L’orthographe n’en a pas toujours été le même. Les prêtres écrivent « Orphin » dans les actes de l’état civil du XVII siècle ; ceux du  siècle suivant orthographiant « Orfin » ; pendant la révolution on trouve indifféremment « Orfin » ou « Orphin » ; il en est de même pendant tout le premier quart de ce siècle, où l’on voit parfois les deux manières employées dans le même actes.  Ce n’est que vers 1830 que l’orthographe « Orphin » a prévalue sur l’autre forme.

Temps préhistoriques :

L’aspect général du pays n’a pas toujours dû être le même qu’aujourd’hui. Toute la vallée actuellement arrosée par un ruisseau dont la plus grande largeur a deux ou trois mètres, n’était autrefois qu’une suite d’étangs, de lagunes et de marais, dont le nom s’est conservé à travers les ages  et sert encore à designer quelques lieux dit : le marias proche d’Orcemont et toujours très humide, et la queue de l’étang vers Poyers. L’étang de Poyers a dû exister pendant longtemps, et on retrouve les traces d’une digue qui servait s’en doute de passage aux habitants d’alors pour traverser la vallée sans faire un long détour. Cette digue d’une extrême solidité a été en partie détruite il y a quelques années. Tout ce que l’eau laissait à découvert était occupé par les vastes et impénétrables forets du pays des Carnutes, dont les bois qui recouvrent une partie du territoire ne sont probablement que des restes  insignifiants.

C’est au milieu de ces bois et le long de ces eaux stagnantes  que les premiers habitants ont dû passer leur vie, condamnés  à gagner péniblement par la chasse  et la pêche, les moyens de soutenir leur misérable existence.

On ne possède rien de précis sur l’emplacement  où ils avaient  l’habitude de ce réunir. Cependant, sur le plateau prés de la vigne, et surtout à Pouras, sur une sorte de mamelon qui domine toute la contrée environnante, on retrouvé beaucoup d’anciennes haches, les unes taillées, les autres polies, faites avec les pierres du pays et ayant de quinze à vingt centimètres de longueur, ce qui prouverait le séjour ou tout au moins le passage fréquent d’une peuplade de cette époque reculée.

Antiquité Gauloise et gallo Romaine :

Aucune trace de l’occupation gauloise ou romaine, d’ailleurs se trouvant en dehors des voies allant de l’ancienne Lutèce à Chartres ou de Poissy à Orléans par Saint Léger en Yvelines et Ablis, la commune a dû rester longtemps sans importance. Aucuns de ses  chemins actuels ne portent le nom de Grand chemin, chemin ferré, chemin aux bœufs, dénominations sous lesquelles  sont ordinairement connues  les anciennes voies. Le village n’a dû être réellement formé que plus tard, lors du défrichement des forets.

Epoque féodale :

Il n’existe non plus aucun vestige de la féodalité, bien que le château de Haut Orphin  passe pour les restes d’un ancien manoir féodal. Cette construction aujourd’hui transformée en exploitation agricole ou en maison de plaisance, se trouve sur le plateau qui domine la vallée, au milieu des bois qui l’entoure de tous les côtés sauf une clairière  qui permet à ses habitants de surveiller  l’ancien chemin de Rambouillet, dont il est éloigné de deux à trois cent mètres. Le fossé large de deux à trois mètres continuellement rempli d’eau,  et quelques tourelles, hautes de trois mètres environ, percées de meurtrières,  et placées dans le mur d’enceinte paraissent avoir donné lieu à cette tradition. L’importance de ce château s’il en fut un, n’a dû être que très secondaire et les constructions de l’époque ont complètement disparue depuis longtemps. Les registres de l’état civil ne font nulle mention d’actes, baptêmes, mariages ou décès, se rapportant à des habitants de Haut Orphin, d’où l’on pourrait conclure  que la château a été longtemps inhabité ou n’aurait été bâti qu’en des  temps plus rapprochés.

Tout porte à croire au contraire qu’Orphin faisait partie du domaine des turbulents seigneurs de Gallardon dont il est éloigné de huit à neuf kilomètres. D’ailleurs, le bois placé entre Haute Maison et Cerqueuse porte encore le nom du bois de Gallardon. Probablement qu’après que le roi Robert 1er  eut rasé le château  de ce seigneur pour le punir de ses crimes, ce que le brave Dunois eut plus tard , réduit l’épaule à l’état où on la voit actuellement  pour en déloger les anglais qui s’y étaient réfugiés (guerre de cent ans)les seigneurs de Gallardon perdirent beaucoup de leur importance ; les domaines éloignés en furent détachés et cette dislocation donna naissance à plusieurs autres manoirs, car les actes de l’état civil du XVIIe siècle par le des seigneurs de Poyers et de Cerqueuse, même d’un Sieur De Poncé, président du parlement, seigneur des Faures, comte d’Ablis, demeurant à Orphin et témoin relatant le baptême d’une cloche dont il était le parrain.

Une maison isolée, les nonnes, aujourd’hui transformée en habitation rurale et éloignée de près de deux kilomètres de toute autre habitation dans une dépression du sol qui en cache les bâtiments, parait d’origine très ancienne et nous rappelle, un ancien couvent de femmes.

Temps modernes et époque contemporaine :

Plus tard, vers le milieu du XVIIIe siècle, nous retrouvons le nord de la commune, avec toute la vallée de la Drouette  jusqu’à Epernon, comme  passage de la maison de Penthièvre. Ce domaine inscrit à la matrice cadastrale comme bien de l’état, est séparé de la foret de Rambouillet par la ferme et le château de la Plaine, qui ont appartenu pendant longtemps à la famille Mulot. Ces deux propriétés de Penthièvre, de la Plaine, doivent avoir la même origine ; aucun signe apparent ne les sépare l’une de l’autre, tandis qu’elles sont l’une et l’autre limitées extérieurement  par de grosses bornes en grés, taillées en pierre rectangulaire, haute d’un mètre au dessus du sol et portant un écusson et des signes héraldiques sur trois de leurs faces. Ces bornes existent non seulement sur la commune, mais aussi  sur les communes voisines. Les biens dits « de l’état » appartenaient  à la famille d’Orléans, ont été vendus après la révolution de juillet, en 1832 et les années suivantes.

Les bornes de l’ancien domaine des ducs de Penthièvre ne sont pas les seuls souvenirs que nous ait laissé le règne de  Louis XIV. Le fameux canal imaginé pour détourner les eaux de l’Eure et les amener à Versailles passait par Orphin, sur les hauteurs, qui forment la ligne de démarcation des eaux. On retrouve sur les registres de 1685 à 1688, plusieurs actes de baptêmes et d’inhumation dans lesquels le père de l’enfant  et le défunt sont de nationalités étrangère, Allemands ou Suisses et domiciliés « au camp ». De cette gigantesque entreprise il reste deux fossés parallèles distants l’un de l’autre d’une dizaine de mètres et large de douze à quinze mètres. Sa profondeur est d’un mètre en moyenne. Ces excavations, connues sous le nom de « travaux de Louis XIV »  sont séparées par une butte de terre rapportée, haute de deux mètres environ et plantée en bois de chêne, elles se remplissent d’eau en hiver, et en certains endroits la conservent toute l’année. Ces fossés paraissent avoir été creusés sur  toute la partie ouest de la commune, mais ils sont comblés en certains endroits, ils sont bien visibles entre Haute Maison et Cerqueuse, sur une longueur approximative de cinq cent mètres, derrière Cerqueuse où l’un a disparu sur une portion d’une centaine de mètres ; et entre Cerqueuse et Craches. Ils se continuent sur le territoire de cette dernière commune. L’emplacement occupé par ces hameaux, surtout ceux de Haute Maison, a été longtemps un terrain communal et ce n’est que depuis  1850 que la municipalité d’Orphin  en a vendu la propriété à un particulier.

Depuis les ducs de Penthièvre, il n’y a plus à Orphin aucune  famille princière ; on y retrouve cependant plusieurs châteaux ; celui de la Plaine, qui a été restauré et embelli par Mr Jenty vers 1875 et qui appartient actuellement à Mr Christophe, député de l’orne et ancien gouverneur du crédit foncier de France ; celui du Pavillon, de Haute Maison, de Poyers et de Haut Orphin. De ces château, deux seulement sont habités une partie de l’année, les autres ne sont que des pied à terre ou des simples rendez vous de chasse.(en 1899)

De nos jours, tous ces châteaux sont habités à plein temps.

Les carrières d'Orphin

Les carrières d'Orphin étaient situées à l'ouest du village: l'une juste au sud du lieu-dit Maison Blanche, l'autre au nord de la D176, entre la Cantine et le parc du château de Sauvage. en 1894 une société de La Ferté sous Jouarre commença l'exploitation d'un banc de roche à Poyers. Ce banc était le prolongement de celui d'Emancé et d'Epernon; il s'agissait d'une meulière au grain très serré, utilisée pour faire des meules. A Poyers, il y avait une forge sur la carrière pour fabriquer les outils et les remettre en état parce qu'ils ne duraient pas longtemps. Depuis l'ouverture des carrières il y a treize débitants de boissons (contre cinq auparavant). On consomme beaucoup de cidre. en 1889 un ouvrier agricole gagne 3.50 francs et un terrassier 4 à 5 francs par jour, Un kilo de pain coûte 0.35 F; 1 litre de lait 0.10F.